LE SECRET DE L'ANNEAU
Il y a très longtemps, dans un lointain royaume de hautes montagnes et de forêts, quand les humains ordinaires n'habitaient pas encore ces lieux, vivaient des gnomes hauts comme trois pommes, des dahus têtus, des lutins malins, des fées illuminées, des elfes couleur du feu, des trolls qui s'affolent et bien d'autres créatures encore.
Sur le plus haut sommet, un immense château de glace dominait le paysage. De loin, c'était comme un amas de cristal de roche. Plus près, on pouvait apercevoir les solides murailles lisses comme du verre, les sept tours rondes entourées d'escaliers en spirales. Au centre du château, s'élevait le donjon scintillant, au toit fait d'un diamant extraordinaire. Dans ce donjon, vivait le roi des neiges, un elfe cruel, égoïste, avec des yeux vides, le visage blafard, en lame de couteau. Grâce au diamant géant du toit, il avait le pouvoir de changer en statue de glace tous ceux qui lui désobéissaient. Ainsi les elfes de la forêt, les dahus, les fées, lutins et gnomes devaient travailler et encore travailler pour lui.
Dans six tours, vivaient trois fils et trois filles aussi cruels que leur père. La septième tour était occupée par l'aîné des sept enfants, le prince des neiges nommé Arny. C'était un jeune elfe de grande taille, mince, musclé, avec de longs cheveux blonds, les yeux verts en amande, les oreilles pointues comme celles des lutins.
Quand ses frères et sœurs exigeaient des peuples du royaume toutes sortes de corvées, comme de découper la glace pour les fortifications ou faire briller les tours du château en les polissant chaque jour, le prince des neiges, Arny, préférait chasser avec les elfes de la forêt, se baigner dans les lacs avec les fées, courir avec les dahus, se réchauffer autour d'un feu avec les gnomes. Autant dire qu'il n'était pas aimé dans sa famille !
Il avait bien essayé de les convaincre d'être plus amicaux envers leurs sujets, mais en vain. Le roi aussi avait toujours voulu avoir le prince à son image, sans aucun résultat ! Quant à la reine si gentille envers le prince, elle était morte voici quelques années. Le roi et les autres enfants s'occupaient de moins en moins du prince au fil des jours. Ses seuls amis étaient les créatures de la forêt.
Or un soir, alors qu'Arny se trouvait avec les gnomes autour d'un
feu de camp, il remarqua la mine affreusement triste de ses trois amis qui l'entouraient.
Mais que vous arrive-t-il donc ce soir ? questionna Arny. On dirait que vous
êtes des légumes !
Loxy, son meilleur ami parmi les gnomes, petit être chauve, aux oreilles pointues,
avec les jambes tordues et les pieds en canard, prit la parole, l'air grave
:
Ecoute, nous ne t'avons rien dit jusqu'à aujourd'hui, mais la situation est
désespérée. Tes frères et sœurs en grandissant exigent de nous de plus en plus
de corvées, notre peuple se tue à la tâche, nous n'en pouvons plus !
Arny prit un air très triste.
Ah ! se lamenta-t-il, si seulement je pouvais vous aider !
Mais si, tu le peux !
Non, j'ai tout essayé !
Regarde un peu par ici !
Gimly, frère de Loxy, montra un écrin de jade qu'il ouvrit. Le
prince fut très surpris.
Oh ! c'est la flûte enchantée de mon père ! Oui, reprit Gimly, on l'a volée
hier, et tu vas t'en servir !
Pour quoi faire ? Elle ne sert qu'à charmer les serpents ! ? Et elle n'exauce
que trois vœux concernant les reptiles !
Toxy, le plus petit des gnomes, haut comme une pomme, expliqua
:
Il existe un anneau d'or de la paix, forgé jadis par les anges, qui seul peut
rendre la bonté à ta famille. Personne n'a revu cet anneau depuis que le Démon
de feu l'a volé aux elfes voici sept siècles ! Tous ceux qui sont partis à sa
recherche n'en sont jamais revenus. Le monstre demeure dans les Mines de la
Terreur, loin de la lumière du jour qu'il déteste, sous les monts du Désespoir
!
Et quel rapport avec la flûte ? interrogea Arny
Toxy, un air joyeux sur son visage, murmura :
En nettoyant la bibliothèque de ton père, je suis tombé sur un parchemin oublié
que notre sorcier a traduit. Il parlait de la Vouivre, un être de cauchemar,
mi-femme, mi-serpent, avec un gros œil de rubis ! Ce joyau, disait le parchemin,
pourrait vaincre tous les maléfices, même les démons !
Et comment cela ?
Le pouvoir du rubis est un mystère, nous l'ignorons, à toi de le découvrir !
Tu iras à la rivière de cristal où vit la Vouivre, tu la charmeras avec la flûte
et tu prendras son joyau !
Je pars demain pour la rivière de cristal ! déclara le prince.
Attention, prévint Loxy, il faudra traverser la forêt aux mille chemins pour
parvenir à la rivière de cristal.
Arny ne retourna même pas au château cette nuit là. Au matin,
il salua ses amis, prit quelques provisions et partit en se pressant vers le
nord.
Pendant sept jours, Arny traversa les vastes forêts sombres du nord, où vivaient
les chauves-souris vampires, et il gravit le mont aux rocs en aiguilles.
Au matin du huitième jour, parvenu au sommet, il se rendit compte
qu'il n'avait jamais été aussi loin de toute sa vie. Il apercevait devant lui
le grand désert blanc et au loin s'étendait la forêt aux mille chemins où scintillait
la rivière de cristal, comme un serpent de glace. A l'horizon, c'étaient les
monts du Désespoir et les Mines de la Terreur. Il descendit la pente puis il
traversa sans difficulté le désert blanc où soufflait pourtant un blizzard mortel.
Puis il pénétra enfin dans la forêt aux mille chemins. C'était le soir, la pleine
lune éclairait d'une lueur incertaine. Des ombres se déplaçaient discrètement
entre les arbres qui chuchotaient :
c'est par là ! non, à droite ! non, à gauche !
Leurs yeux jaunes étaient fixés sur Arny, qui était terrifié. Ses dents claquaient,
ses jambes tremblaient, il était pétrifié. C'est alors qu'il entendit quelqu'un
crier :
Au secours ! A l'aide !
Arny prit son courage à deux mains et se rapprocha de la voix. Il vit un lutin piégé par des branches comme les tentacules d'une pieuvre qui l'étranglaient. Arny sortit son poignard et trancha les branches. Le lutin fut sauvé. C'était une jeune créature. Il portait un chapeau pointu fait d'un nid d'abeilles. Il était vêtu de peaux de bêtes comme les hommes préhistoriques. Il avait les oreilles pointues. Le lutin le remercia infiniment ! Arny lui raconta son histoire. Pour sortir de cette forêt, expliqua le petit être, suis la direction de l'étoile polaire, mais attention, quand tu rencontreras la Vouivre, ne regarde pas son œil, il te changerait en pierre !
Arny demanda au lutin de l'accompagner, celui-ci refusa.
Ma famille est ici dans cette forêt, en plus de la rivière de cristal nous est
interdite. Au revoir et bonne chance.
Arny se mit en route de suite, en ignorant les mensonges des arbres
et en tenant son poignard à la main.
A l'aube, il arriva devant la rivière dont le fond était tapissé de cristaux.
Elle étincelait au soleil matinal : Arny sortit la flûte enchantée de son écrin
de jade et commença à jouer un air qui ressemblait au sifflement des serpents,
puis il rangea l'instrument magique.
Je veux que la Vouivre apparaisse ! ordonna Arny. C'est mon premier souhait
!
La minute suivante, l'eau commença à bouillonner. Le prince vit une ombre se
déplacer, puis deux grandes ailes noires, comme celles d'une chauve-souris mais
cent fois plus larges, sortirent, et Arny vit le long corps de serpent recouvert
d'écailles argentées.
Suivant les conseils du lutin, le prince baissa alors la tête
pour ne pas voir l'œil de rubis. Le monstre rampa sur la rive, Arny aperçut
le bout de la queue de la Vouivre qui était dressée devant lui, puis la créature
se transforma en femme, Arny vit ses pieds de fée sur le sable. Elle parla au
prince d'une voix sifflante :
Que désires-tu de moi, je suis à ton service, mon maître ! Je veux ton œil de
rubis ! c'est mon deuxième souhait ! Bien mon maître, alors je vais mourir car
ce rubis me donne la vie. Tiens, le voilà ! Non, je ne veux pas ta mort ! N'y
a-t-il pas une autre solution ? Hélas mon maître, mon œil c'est ma vie ! Alors
garde ton joyau, je ne veux pas prendre ta vie ! C'est mon troisième souhait.
Je me battrai contre le démon sans le rubis et je prendrai l'anneau de la paix
par mes propres moyens.
Le prince laissa à terre la flûte devenue inutile et il s'éloigna en courant
sans se retourner.
Il traversa la rivière par le pont du Diable où une pierre manquait et se retrouva
hors de la forêt aux mille chemins.
Il poursuivit sa route vers le nord, passa un bac où flottaient des sortes de
châteaux de bois habités par des fées qui chantaient comme des sirènes, mais
Arny les ignora. Il arriva dans une plaine avec des trèfles à sept feuilles
et des buissons qui disaient bonjour en langue elfique, là broutaient des chevaux
blancs, avec des ailes dorées et des licornes géantes argentées, gardées par
un centaure menaçant. Arny prit ses jambes à son cou et partit comme une flèche
vers les mines proches…
Il gravit des collines très boisées où il croisa des dahus d'une race inconnue, lents comme des tortues, des fées qui ne savaient pas voler, des lutins qui marchaient comme des pingouins, des trolls qui s'envolent.
Une lune après son départ du château, il était au pied des monts
du Désespoir. Le sommet était caché par d'épais nuages rouges comme le sang.
Les pentes raides de roche noire comme les ténèbres étaient désertiques, une
brume sinistre laissait voir quelques squelettes de guerriers anciens.
Au-dessus de sa tête, le prince entendit les cris d'une dizaine de vautours
mal intentionnés. Non loin de là, il remarqua les ruines d'un ancien château
fort qui, selon la rumeur, cachait l'entrée des mines de la Terreur.
A ce moment, Arny pensa aux guerriers qui avaient échoué depuis 700 ans, et
en plus il n'avait pas en sa possession le rubis de la Vouivre ! Il se voyait
à la place des squelettes qui moisissaient dans les rochers. Le prince se rappela
de sa famille et surtout de ses amis, il reprit courage, ramassa une épée encore
aiguisée parmi les ossements. Elle était lourde et paraissait solide. L'acier
n'avait pas rouillé. Il s'avança bravement vers les ruines.
Ce château avait dû être détruit jadis par des catapultes, il n'en restait que deux tours presque complètement effondrées. De rares arbres poussaient entre les blocs. Le prince chercha l'entrée des mines partout dans les ruines, pendant des heures, sans rien trouver. Il se demanda si les rumeurs étaient vraies, si la porte était bien là.
Tout à coup, il entendit une pierre rouler. Il sursauta de peur
et lâcha son épée. Il regarda d'où venait le bruit et vit un lézard noir qui
semblait l'observer de ses minuscules yeux rouges qu'il trouva étranges.
Le prince, en plaisantant, s'adressa au reptile :
Hé toi, tu sais où se trouve l'entrée des mines ?
L'animal poussa alors un cri démoniaque pour un si petit être ! ! A nouveau,
le prince laissa tomber son arme !
Arny fixa la bestiole de plus près avec méfiance et ce qu'il vit lui fit sentir la mort qui approchait : le lézard portait à son cou un anneau doré, gravé d'écritures elfiques, qu'il n'avait pas remarqué au départ ! Aucun doute possible, c'était bien l'anneau d'or de la paix !
Brusquement, la créature se faufila entre les roches et disparut derrière le plus gros arbre des ruines. En tremblant de peur et d'impatience, le prince se précipita pour ne pas perdre de vue l'anneau, il se trouvait derrière l'arbre, le lézard n'était plus là mais Arny repéra un petit trou dans le sol. Avec son épée il l'agrandit en creusant avec excitation.
Il découvrit des marches d'un antique escalier. Il descendit dans
le noir. Après un temps interminable, Arny croyait que l'escalier s'enfonçait
en enfer ! Les parois étaient de plus en plus chaudes. Le jeune elfe paniquait
: son cœur battait la chamade, il frissonnait, son imagination travaillait,
il pensait voir une lueur rougeâtre devant lui.
Mais non, se dit-il, ce n'est pas une hallucination !
L'escalier était faiblement éclairé d'une lumière rouge qui venait des profondeurs.
Le prince était terrorisé, son épée tremblait dans sa main, mais bravement il
continua de descendre. Peu de temps après, le jeune elfe parvint devant une
immense salle, haute comme un donjon de son château de glace. Des instruments
de torture, des armes et des crânes décoraient les murs. Le sol était de pierre
noire, gravé de signes inconnus, sans doute la langue des elfes anciens.
La salle était coupée en deux par un précipice avec, au fond, de la lave bouillonnante. Un très vieux pont étroit en pierre traversait la rivière de feu. Des flammes émergeaient et venaient toucher le pont. Au milieu de celui-ci, se tenait le lézard. C'étaient ses yeux rouges qui produisaient cette lueur qui illuminait la salle.
Arny, à la vue de l'anneau scintillant du reptile, reprit courage.
Il s'avança sur le pont en s'adressant au lézard d'une voix forte qui résonna
comme un écho :
Je suis ici pour prendre l'anneau d'or de la paix, et je ne reculerai pas devant
le Diable lui-même ! Je sais que tu me tends un piège, alors où te caches-tu,
Démon, sors de ton trou !
A ces mots, le lézard changea de couleur et devint aussi rouge que la lave !
En même temps, une fumée noire venue de nulle part entoura le lézard comme par
hasard. Elle se mit à tourbillonner, ce fut comme une tornade ! Le prince dut
se baisser pour se protéger de la fumée qui allait le précipiter, lui et son
épée, dans le gouffre ! Mais le souffle s'arrêta. Arny se releva et ouvrit les
yeux. Devant lui, à la place du lézard, se tenait le Démon de feu !
C'était un monstre de très grande taille, avec le corps d'un aigle,
des ailes de dragon, deux cornes noires et acérées comme une lame de couteau.
Ses yeux étaient identiques à ceux du lézard avant sa transformation. Son bec
était long et crochu, sa langue ressemblait à une épée. Et puis, son corps recouvert
d'écailles brillantes était comme entouré de flammes ! Il avait enfin quatre
longues pattes terminées par des serres griffues rouges, semblables à la couleur
de l'enfer !
A son cou, épais comme celui d'un taureau, au bout d'une chaîne, pendait l'anneau
de la paix !
Le monstre cracha un jet de feu vers le prince qui l'évita en bondissant en
avant sur le pont ! Le jeune elfe passa entre les pattes du Démon, s'agrippa
aux écailles et se retrouva sur le dos de la créature qui se débattait.
Arny ressemblait à une mouche sur un rhinocéros enragé ! Les coups
d'épée sur le Démon étaient aussi douloureux qu'une piqûre de moustique…
D'un coup de patte, la bête maléfique envoya le prince voltiger en l'air ! Il
atterrit contre une paroi et retomba au bord du pont presque mort. Le Démon,
voulant savourer sa facile victoire, prit au mur une hache à double tranchant
! Il s'avança au-dessus de Arny et leva son arme. Le jeune elfe le vit dans
un brouillard trouble.
Il se savait vaincu. Il se dit que sa dernière vision serait ce monstre horrible.
Il aperçut aussi une ombre comme un énorme serpent qui volait. Et puis il tomba
dans les ténèbres !
Le Démon de feu allait couper la tête du prince évanoui, quand
soudain il entendit de grands battements d'ailes au-dessus de ses cornes ! Mécontent
d'être interrompu dans sa partie de plaisir, l'être malfaisant leva la tête
en poussant un rugissement infernal !
De ses yeux rouges, il fixa l'intrus qui osait le déranger ! Il distingua un
long corps de serpent argenté, deux ailes géantes comme celles des chauves-souris
mais cent fois plus larges, une grosse tête plate, triangulaire, semblable à
celle des vipères et enfin il vit son œil, un magnifique rubis qui brilla soudainement
de mille soleils. Il y eut un hurlement terrible qui fit trembler le sol ! !
Ce cri réveilla Arny. Il se demandait s'il était mort ou vivant,
s'il était au paradis ou en enfer.
Allongé près du pont, il découvrit devant lui une splendide statue de pierre
rouge représentant le Démon de feu avec sa hache à la main ! Ce chef d'œuvre
reflétait la lumière du soleil qui entrait maintenant dans la grande salle par
une fissure au plafond. Le jeune elfe, ne comprenant rien à cette situation,
chercha l'anneau du regard au cou de la statue, mais il ne vit rien du tout
!
Il se releva comme un ressort, et là il ressentit la présence bénéfique et apaisante
de l'anneau forgé jadis par les anges, tout près de lui. Il se retourna.
Il vit devant lui une ravissante jeune elfe. Elle avait de longs
cheveux blonds comme les blés, de jolis yeux verts en amande, elle était vêtue
d'une robe blanche scintillante de princesse. Arny remarqua ses pieds de fée
et surtout l'anneau d'or de la paix à son cou !
Il questionna la créature :
Mais qui es-tu ? D'où viens-tu ? Qu'est-il arrivé au Démon ? Comment as-tu eu
l'anneau ?
La femme-elfe, souriante, lui présenta un écrin de jade et une
flûte qu'il reconnut de suite.
Mais alors tu es la Vouivre !
L'être mystérieux annonça d'une voix sifflante mais rassurante.
J'étais la Vouivre ! Tu m'as laissé la vie près de la rivière de cristal, alors
j'ai décidé de t'aider à mon tour, j'ai demandé à mon peuple des serpents de
retrouver ta trace, je suis arrivée ici au moment où le Démon allait t'achever
et je l'ai changé en pierre !
Mais ton œil où est-il ? Il te donnait la vie !
Je n'en ai plus besoin, l'anneau retenu longtemps prisonnier par l'envoyé du
Diable, m'a offert un cœur d'elfe à la place du rubis! Je suis maintenant elfe
comme toi ! Tiens, dit-elle, voici l'anneau, cette fois accepte-le comme une
récompense de ta bonté !
Arny, extrêmement ému, tremblant, les larmes aux yeux, prit l'anneau
dans sa main ! Il ressentit tout le bonheur du monde. Il laissa éclater sa joie,
il se mit à danser sur place, se roula par terre, dit de la poésie, sauta comme
un kangourou, fit des galipettes, des pirouettes, des grimaces, et enfin il
prit la femme-elfe dans ses bras et la demanda en mariage ! Elle lui répondit
:
Je vais y réfléchir ! Au fait, je m'appelle Lilas.
Moi, c'est Arny. Je dois rapporter l'anneau dans mon royaume. Veux-tu m'accompagner
? On pourra mieux se connaître !
Lilas accepta, ils partirent ensemble. Ils sortirent des Mines, des fleurs poussaient parmi le roches noires. Les vautours avaient disparu, à leur place volaient des hirondelles. Ils passèrent dans la plaine aux Licornes, le centaure gambadait avec elles. Sur le lac aux fées, c'étaient des chants joyeux. Le pont du Diable avait retrouvé sa pierre manquante, la rivière de cristal brillait deux fois plus, les arbres-menteurs disaient la vérité et indiquaient la même direction, la neige du désert blanc avait laissé place à des arbres fruitiers, les monts aux rocs en aiguilles étaient arrondis, les forêts du nord étaient éclairées par des fées qui voletaient en nuées.
En arrivant à la forêt du royaume, les gnomes attendaient. Ils
sautèrent de joie.
Voici Arny
Et son amie
Qui retrouvent
Loxy Gimly et Loxy !
Soyons réjouis !
Youpi !
Arny et Lilas parvinrent devant le château de glace, toujours gelé. Alors l'anneau
s'éleva en l'air, grossit, et alla prendre place sur le diamant du toit du donjon
!
La glace devint troncs d'arbres. Des feuilles poussèrent sur les troncs. Le château devint arbres. Les murs étaient verts et marrons, et l'air sentait bon le citron. Tout autour, butinaient des bourdons. Dans les douves, nageaient des poissons. Tout ronds comme ballons qui faisaient des bonds sous le pont.
Le roi qui était blafard est devenu rondouillard ! Il a démissionné, rendant leur liberté aux créatures de la forêt. Puis il est parti voyager pour se remarier et fonder un foyer. Les six frères et sœurs d'Arny sont partis au pays des sucreries mais sans avoir de caries.
Arny et Lilas se marièrent Et ils eurent beaucoup d'enfants Un peu turbulents mais très intelligents.
Le couple d'elfes expliqua à ses enfants Sagement, mais sans perdre de temps, Qu'un bienfait n'est jamais perdu Et qu'un jour il te sera rendu !
Classe de CM1 A - Ecole Anatole France de Perpignan